De John Graunt au COVID-19 : les taux de mortalité

La pandémie liée au COVID 19 a montré qu’une des premières missions de l’épidémiologie était de dénombrer les décès, d’établir des taux de mortalité et d’étudier leurs causes. La description de la fréquence des décès passe le plus souvent par des mesures d’incidences, qui sont des mesures de fréquence d’événements.

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Un taux de mortalité (TM) d’une population donnée pour une période déterminée se définit comme un taux d’incidence, soit le rapport de l’incidence des cas de décès (ID) sur le nombre cumulé de personnes-temps à risque (PT) de décéder dans la population pour la période considérée : TM = ID / PT.

Généralement, l’unité de temps utilisé est un an. Ces taux de décès peuvent être utilisés pour décrire la mortalité dans une population donnée sans intentions analytiques. On parle alors de taux bruts. Lorsqu’il convient de décrire la mortalité sur des sous groupes ou sur différentes variables, on utilise les taux de mortalité spécifiques. Ces taux se définissent comme le rapport entre le nombre de décès dus à la cause étudiée sur le nombre de personnes-temps. Les différents taux de décès peuvent être ajusté de façon directe ou indirecte afin de tenir compte des différences structurelles des populations étudiées. L’histoire a retenu que John Graunt fut le premier à définir des taux de mortalité et à les suivre d’une année sur l’autre. Ce maître drapier anglais, né en 1620 à St-Machael Cornhill publia en 1662 un ouvrage majeur, « Natural and political observations, bills of mortality ».

Dans cet ouvrage, en classant les décès des listes paroissiales de Londres par cause et par âge, John Graunt invente l’idée moderne de mortalité. Ses observations naturelles et politiques fondent la statistique sanitaire et la démographie. Si aujourd’hui certaines causes de décès de l’époque appariassent pittoresque (les « morts de chagrins », les « foudroyés à cause d’une planète», les « échaudés », les « trouvés mort dans la rue »), John Graunt, en les colligeant, se voie accusé de chercher à élucider le secret des dieux.

Encouragé par son ami William Petty, médecin et mathématicien, fondateur de la première académie scientifique moderne, la Royal Society, John Graunt inaugure la civilisation du chiffre et son ouvrage connaît un grand succès qui lui ouvre les bancs de la Royal Society.

Graunt a été le premier à mettre en évidence des phénomènes démographiques qui étaient jusqu’alors inconnus comme le rapport de masculinité en faveur des hommes étant donné qu’il naît plus d’hommes que de femmes dans la nature (en général 105 hommes pour 100 femmes). Il met en relief la mortalité infantile et constate que la fécondité est plus basse à Londres qu’en province et pointe déjà les premières manifestations de l’exode rural. Il décède à Londres en 1674.

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